Certains produits à base de CBD s’affichent librement en vitrine, d’autres sont interdits. Pour les consommateurs, difficile d’y voir clair. Faisons le point sur ce que vous pouvez acheter en toute légalité en France, sans confusion ni approximation. Que dit la loi aujourd’hui ? Quels sont les seuils précis à respecter ? Où s’arrête le légal pour ne pas basculer dans l’illégal ?
Légalité et seuils de THC : que peut-on vraiment acheter ?
Le cannabidiol, ou CBD, est autorisé à la vente dès lors qu’il ne contient pas plus de 0,3 % de THC. Cette limite est fixée par un règlement européen en vigueur depuis 2021 et intégré dans le droit français. Comme le souligne CannaHouse, toute plante de chanvre utilisée pour l’extraction du CBD doit appartenir à une variété autorisée et observer ce plafond. Le THC ou tétrahydrocannabinol (principal composé psychoactif du cannabis) reste quant à lui classifié comme stupéfiant.
Les substances dérivées telles que le HHC (hexahydrocannabinol), souvent présentées comme alternatives au CBD, sont aussi interdites en France. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a classé cette molécule parmi les stupéfiants en 2023, en raison de son effet psychoactif. Si un vendeur vous propose un produit “alternatif” au CBD sans transparence, vous avez tout intérêt à passer votre chemin.
Types de produits disponibles : huiles, infusions, cosmétiques
L’huile de CBD figure parmi les formats les plus répandus. Elle se compose d’un extrait de cannabidiol dilué dans de l’huile de coco. Les flacons doivent mentionner la concentration exacte en CBD, exprimée en pourcentage. Des fabricants affichent aussi la méthode d’extraction employée. Ces informations donnent une première indication sur le sérieux du produit.
Les infusions comportant du chanvre sont également commercialisées. Elles doivent provenir de plantes autorisées et observer les seuils de THC. Ces mélanges se trouvent souvent dans des circuits spécialisés, mais on en voit dans les rayons bien-être de certaines grandes surfaces.
Dans le domaine cosmétique, les marques exploitent le potentiel du CBD sous forme de crèmes, baumes, sérums ou shampoings. L’intégration de cannabidiol dans ces formules n’a rien d’illégal tant qu’elles ne contiennent pas de THC détectable. La réglementation européenne impose que le CBD utilisé en cosmétique vienne exclusivement d’extraits de chanvre respectant les normes en vigueur. Le fabricant doit pouvoir le justifier.
Comment éviter les arnaques et les produits de mauvaise qualité de CBD ?
Le développement rapide du marché du CBD a entraîné l’apparition de pratiques commerciales discutables, voire frauduleuses. Pour éviter les déconvenues, identifiez la provenance du produit. Un vendeur sérieux indique l’origine du chanvre utilisé, généralement en Europe, et précise la variété cultivée. Les exploitations situées en France, en Suisse ou aux Pays-Bas sont souvent soumises à des normes strictes, notamment sur les teneurs en THC. Ce n’est pas toujours le cas des produits importés de pays hors UE.
Examinez aussi les certificats d’analyse réalisés par des laboratoires indépendants. Ces documents précisent la composition du produit, avec les taux exacts de CBD et de THC, et signalent l’absence de métaux lourds, de pesticides ou de solvants résiduels. Si aucune analyse n’est fournie ou si elle manque de lisibilité, il est préférable de s’abstenir.
Les mentions obligatoires sur l’étiquetage incluent le pourcentage de CBD, la formulation complète, la date de péremption et les coordonnées du fabricant. Fuyez les produits qui jouent sur la confusion en utilisant des termes approximatifs comme “chanvre bien-être” sans autre précision. Un emballage flou ou excessivement vendeur cache souvent une absence de contrôle réel.
Sur Internet, méfiez-vous des plateformes généralistes et des offres trop alléchantes. Certains sites ont recours à des visuels trompeurs ou des arguments non vérifiés pour susciter l’achat. Si un produit suggère par exemple une action sur la santé sans autorisation explicite des autorités, il contrevient à la réglementation.